Avec Cassandra, on voit très vite pourquoi cette transposition de la Guerre de Troie dans un petit village sicilien a pu interpeler le chorégraphe. Le joyeux et facétieux Luciano Cannito de Viva Verdi, celui qui se fait conteur dans Marco Polo, change ici de tonalité et opte pour un registre âpre et tragique. Son héroïne représente une féminité écartelée entre un modèle matriarcal ancestral et une figure de l’émancipation incarnée par le personnage d’Hélène. Sous la surface du « soap opera » troyen, le chorégraphe explore les méandres d’un inconscient collectif machiste et belliqueux, son poids néfaste sur le monde et les êtres exposés à ce foyer de radiations nocives.