TROIS PRÉLUDES
Deux danseurs répétant leurs mouvements tombent amoureux et s’évadent en un somptueux duo… Ils étirent leurs corps indéfiniment et cherchent l’unisson de part et d’autre d’une barre qui fait office de miroir magique. Épousant avec une infinie douceur les évolutions d’une passion naissante, Three Preludes de Ben Stevenson exige des interprètes une complicité de chaque instant et une symbiose totale pour que le charme opère. Dès qu’ils s’éloignent l’un de l’autre, un magnétisme les ramène au centre et les renvoie à leur étreinte. Un ballet hypnotisant qui offre au public un superbe moment de poésie.
5 TANGOS
Five Tangos est une rencontre au sommet entre la danse classique et la musique d’Astor Piazzola. Les pointes acérées des filles répondent aux arabesques solennelles des garçons qui suivent les pizzicatos de la contrebasse. Chaque accent de la ligne mélodique trouve une illustration tantôt souple tantôt rude. Le Tango est ce subtil mélange entre gravité et fantaisie qui fait de la danse un art entre la vie et la mort. Tout y est incisif et précis mais jamais les interprètes ne renoncent à la beauté du mouvement, rendu ici plus sensuel et lascif encore par l’amplitude du vocabulaire classique et ses portés.
L’ARLÉSIENNE
À l’image de son ballet Le Jeune Homme et la Mort qui demeure son chef-d’œuvre absolu, Roland Petit nous plonge avec l’Arlésienne dans un drame passionnel qui s’en rapproche cruellement. Là encore, Cocteau aurait pu écrire au sujet du héros principal : « La souffrance le dirige en ligne droite jusqu’à son supplice. Il le contemple, il s’y hausse. Il se le passe au cou… ». L’Arlésienne nous montre la détresse d’un jeune provençal incapable de chasser le souvenir de la femme qu’il a aimée. Malgré les efforts de ses proches et de sa promise pour lui redonner goût à la vie, il demeurer inconsolable et court à sa perte.